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Au foyer des lunettes le soleil représente 8 mm environ. En pratique et sans aucun moyen de pointage fin, il est donc impossible de superposer les champs sur 10 µm. En fait, ces trous sources (ou des trous sources plus importants) permettent de vérifier que les faisceaux se recouvrent bien dans les interféromètres mais il est illusoire de trouver les franges sans retoucher l'alignement des lunettes ou des oculaires. Or, sans référence, tout déplacement devient hasardeux. De fait, après quelques essais malheureux, nous avons donc du recourir au pointé sur étoiles (sources ponctuelles idéales) pour matérialiser correctement le foyer des lunettes, y placer les trous sources et vérifier si dans ces conditions les franges pouvaient être trouvées (moyennant quelques itérations d'alignement, interféromètres, lasers, lunettes, etc.).
Dans la nuit du 6 au 7 juillet nous avons d'abord pointé sur Arcturus pour aligner les foyer des lunettes sur les trous sources (une reprise optique en sortie d'une lunette permet d'abord d'aligner le viseur et de voir la position de l'étoile pour orienter le sidérostat en Alpha et Delta correctement ; ces alignements viseur, lunettes et sidérostat avaient été fait au cours des nuits précédentes). Puis, avant que Jupiter ne se couche, nous avons - mais sans succès - cherché à obtenir des franges sur cette planète (environ 40" sur le ciel donc très comparable aux conditions solaires : il faut un trou source pour voir les franges). Nous avons alors pointé Altair, magnitude 0.77. Le problème c'est que le faible flux empêche un alignement à l'oeil et qu'il faut se baser sur le flux reçu par la caméra pour être sûr du centrage de la tache image sur le trou source. Avec un pointage fin la chose serait plus facile. Cependant, grâce à la caméra ESA de Photometrics, refroidie à -25°, CCD Kodak de 980 x 1000 pixels utiles, nous avons pu vérifier cette superposition. A seulement 12000 pas de platine (soit une erreur de 2,4 mm) nous avons trouvé les franges (15-20% environ).
Nos observations devant se terminer avant le 14 juillet (date à laquelle des observations étaient planifiées avec le magnétographe) nous avons alors préféré ne pas perdre l'opportunité d'une mesure plutôt que d'essayer de parfaire le réglage, plusieurs défauts d'alignement pouvant être à l'origine de ce faible contraste. Nous avons donc seulement ajusté très délicatement la position d'une lunette et de l'autre sans toucher aux trous sources. Avec cela nous avons pu atteindre entre 35 et 40% de contraste. Le flux relativement faible n'a en rien gêné les mesures et l'asservissement. Bien que les niveaux de sensibilité et les constantes de temps n'aient pas été optimisées, nous avons une stabilité de 15 mv pic-à-pic en moyenne pour une référence (par modulation chopper) de 3,4 V soit une stabilité de l/225 environ. C'est moins bien qu'en laboratoire mais les conditions de mesures ne sont pas les mêmes ! La Fig. 11 représente notre seul enregistrement (problème avec l'incrémentation des noms de fichiers de sauvegarde). Il s'agit directement du signal d'asservissement du piézo de la ligne à retard dont le continu est conservé par la détection synchrone, ce qui permet de suivre les franges dans leurs déplacements. La stabilité correspond évidemment aux fluctuations rapides seulement.
Fig. 11 - Amplitude du signal de détection synchrone
(en mv) envoyé au piézoélectrique de la ligne
à retard en fonction du temps. La détection synchrone
permet de conserver le signal continu ce qui est essentiel au
suivi des franges.
Fig. 12 - Transformée de Fourier du signal
précédent.
Dès le lever du soleil nous sommes passés en observations solaires avec la joie (malgré la fatigue) de constater que l'alignement n'avait pas trop bougé (bien que les trous sources soient légèrement décalés dans la lunette autocollimatrice). A 7 heures nous avons observé nos franges solaires (à 4 % - trou de 10 µm - et avec une stabilité de l/140, le flux utile - mal réglé - étant de 2.5 V et le s de 3 mv ). Une tentative de réglage des lunettes a mal tournée et nous n'avons donc pas pu faire mieux. Mais, néanmoins, l'essentiel de la mission était accompli : UNE MESURE ET UN ASSERVISSEMENT DE PHASE ENTRE DEUX TÉLESCOPES SUR LE SOLEIL ONT ÉTÉ DÉMONTRÉS.
Nous avons repris dans la nuit du 8 au 9 juillet directement sur Altair (après des essais infructueux sur Jupiter). Nous avons obtenus les mêmes stabilités (l/220-240 pour un contraste de 30-35 % environ). Après une courte nuit nous avons repris les essais au matin (vers 11:00) sur le soleil. C'était trop tard vu l'intense rayonnement solaire (même les deux trous sources vus par la lunette autocollimatrice étaient décalés significativement)...
Un autre essai infructueux a eu lieu dans la nuit du 12 au 13 (pas de franges car faisceaux dans les interféromètres non superposés) et avec l'échéance du 14 une fausse manipulation a éliminé notre ampli... (constant problème - qui sera résolu cet automne - avec les objectifs permettant de refocaliser le faisceau sur les diodes du cryostat qui ne font que 1 mm).
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